Asservi par amour III

CHAPITRE III

 

 Une soirée éprouvante 

 

 

Je descendis prendre ma douche (froide ! Elle m’avait coupé l’eau chaude, considérant que cela me rendrait plus performant…), et m’habilla rapidement de la tenue qu’Elle m’avait confiée pour le service (pantalon et tee-shirts noirs très moulants). Quinze minutes, c’était court ! Je réussis néanmoins à fumer la totalité d’une cigarette et de boire un verre, il me fallait bien ça pour faire face à l’imprévu, être courageux devant l’imprévisible et l’arbitraire de cette femme qui pouvait tout exiger y compris des choses parfois très désagréables : je devais faire face et obéir, mieux : je devais même manifester de l’enthousiasme !

Lorsque je pénétrais dans le salon bleu (il y avait aussi un salon fushia pour certaines soirées un peu…spéciales…), Elle trônait sur l’un des canapés, les yeux mi-clos, bercée par les variations Goldberg de J.S. Bach, une moue amusée et dédaigneuse aux lèvres:

- « Sers-moi une coupe de Champagne. », ordonna t’Elle froidement, sa voix susurrant comme une vipère assassine. A genoux, je lui ai présenté la coupe emplie de bulles aériennes et éphémères ; Elle toucha mon ventre de son pied nu, glissa l’autre pied entre mes jambes, me caressant les testicules et mon membre en éveil, comme il l’est quasiment en permanence, étant très excité sexuellement par Ses sollicitations diverses.

_ « Va chercher la trousse de pédicure, tu sais, celle que je t’ai offert pour ta fête, afin que tu t’occupes sérieusement de mes pieds. Tu limeras un peu les ongles, mais pas trop, je veux garder les ongles des gros orteils longs et acérés, tu sais pourquoi… tu feras les peaux mortes, les rugosités, tu les mets de côté et tu les avaleras, je t’en fait cadeau, prends ça comme échantillon de ma substance. Ceci est mon corps ! Tu me masseras ensuite les pieds et les chevilles avec cette crème à la violette. ».

Décidément, cela n’était jamais terminé, et Ses deux pieds - aussi adorables et érotiques  soient ils – commençaient à devenir mon seul horizon, mais n’en étais-je pas responsable en lui dévoilant mes tendances fétichistes et mon goût pour la soumission ? J’étais piégé comme un souriceau vivant chez la plus terrible des chattes. J’étais en danger, mon avenir d’esclave total m’inquiétait, comme une vision crépusculaire, je me voyais torturé, fouetté à mort, piétiné sauvagement, crucifié, prosterné, et m’incorporant au sol sous des bottes à talons, mourrant de mille souffrances comme un martyre antique, accompagné de rires moqueurs de femmes spectatrices. Mes fantasmes prenaient corps dans une délirante recherche d’absolu, et prenaient de façon inquiétante réalité. J’avais peur, je la savais capable de cruauté, et j’étais responsable de la situation instituée : Ne l’avais-je pas implorée pour qu’Elle m’accepte comme esclave ?

Ce fut pourtant un grand plaisir de dorloter ses deux pieds altiers et cambrés, à la peau blanche, parfois rose, satinée, raffinée. J’étais en état d’adoration et ne pouvait m’empêcher de les embrasser, et Elle semblait l’apprécier. J’ai limé, gommé, frotté, léché, coupé. A un moment (la presbytie !), j’ai dérapé avec les petits ciseaux et je lui fit mal au gros orteil. Quelle erreur ! Je reçus son pied nu en pleine figure. Je vis comme des étoiles. Je crus sur le moment avoir le nez cassé, Elle n’y allait pas de main (de pied !) morte, comme l’on dit.

_ «  Maladroit ! Crétin ! Bon à rien ! » hurla t’Elle, et, joignant le geste au verbe, se saisit d’un escarpin à terre et m’en frappa le visage à trois reprises. Cette fois, mon nez saigna, ainsi que ma lèvre inférieure qui fut fendue. Un filet de sang coulait sur mon menton. Elle me regarda, mais sans la moindre  trace de remord ou au moins de compassion.

_ « Va te nettoyer, tu vas tâcher mon tapis berbère ! Tu reviens ensuite ! ».

Je me suis soigné devant la glace de la petite salle de bains qui m’étais octroyée. Ma tête commençait à enfler de tous les côtés. Soudain, je réalisa que j’allais de plus subir une punition, ou au moins en connaître la sentence. Qu’allait-Elle imaginer comme nouveaux sévices ? Jusqu’où subirai-je l’abjection dans l’humiliation ? Ma résistance à la douleur était hélas bien modeste…Elle me traitait souvent de « chochotte » ce qui m’agaçait beaucoup.

Je revins au salon après cinq minutes d’absence. Elle me sourit en tendant vers moi la pointe de son pied gauche de façon mutine.

_ « Lèche ! Demande pardon à mon pied ! Allez ! Lèche ! J’en ai encore envie, tu le fais si bien… ».

Un compliment ! Je le savourais, car sans doute serait-ce l’unique de cette journée interminable ? De nouveau à plat ventre, ma langue entra à nouveau en action afin de lécher Ses pieds raffinés et parfumés aux huiles essentielles. J’insistais particulièrement sur le gros orteil écorché par ma maladresse, je le pris dans ma bouche et le téta, le lécha, le suça longuement, en de nombreux « va et vient », comme une fellation, les seules fellations que je ferai dans ma vie. Malgré ce qui devenait en apparence routinier, j’y prenais un plaisir fou que je m’efforçais à dissimuler, mais Elle n’était pas dupe…et la bosse quasi-permanente dans mon pantalon collant ne lui déplaisait pas. Elle savait que les mâles étaient dominés par leur désir et Elle en (ab)usait bien !

Non, routinier n’était pas le mot. C’était rituel, c’est à dire très fréquent, plusieurs fois par jour et longuement à chaque fois : ne devais-je pas la réveiller chaque matin à l’heure convenue en lui léchant les pieds ? En dehors de ce rite matinal, cela pouvait être n’ importe quand. De plus, le lieu pour se faire n’était pas un problème, ni le regard curieux des autres, si Elle le voulait, c’était tout de suite. Ainsi l’ai-je fait cinq fois sous une table de restaurant, deux fois dans les vestiaires du club de tennis, une fois au ranch, une fois au cinéma, et de très nombreuses fois en bar de nuit. Le plus dur est de supporter le regard des autres, bien que cette attitude soit de plus en plus banalisée dans cette société en rapide mutation, dans laquelle la Femme est Reine.

_ « Lèche bien entre les orteils, c’est stimulant, cela renouvelle mon énergie. ».

_ « Le talon maintenant, lèche-le bien, tu peux le mordiller, ça me démange, mais pas trop non plus ! ».

Les ordres se succédaient, j’obéissais, esclave fou de mon désir. Quant à son énergie, j’aurais préféré qu’elle reste en sommeil plutôt qu’à mes dépends…enfin, ça ne me déplaisait pas, c’était ambigu…

Le carillon de l’entrée sonna deux fois et fit s’emballer mon cœur. Je détestais ces intrusions de l’extérieur violant notre sphère privée. J’aurais voulu une servitude secrète et intime, mais Elle recevait beaucoup ses copines, car Elle exerçait des responsabilités associatives depuis quelques mois, Présidente d’une société de femmes aisées, hautaines et dominantes, aux idées gynarchiques très « fin de siècle ». J’étais en fait le seul mâle admis dans l’intimité de leur petit cercle : mais à quel prix ? La dernière fois, une certaine Virginie (que je n’avais jamais vu auparavant) me piétina et m’utilisa comme paillasson allégrement pendant tout le ( très long) repas. J’étais sous la table, encadré de quatre magnifiques paires de jambes gainées de soie, et elle prit possession de moi. Virginie avait auparavant pris plaisir à marcher dans chaque flaque de boue en se rendant ici, si j’en juge à l’état initial  de ses bottes. Samedi dernier, il y avait un banquet où Elles étaient douze à ce repas interminable, toutes courtisanes de Mme. J’étais le treizième, préposé sous la table, rampant de pieds en pieds, léchant du cuir, du vinyl, ou encore des pieds gainés de soie, ou parfois la tête comprimée entre deux cuisses exigeantes et avides, obligé de sucer « à la chaîne » ces femmes exigeantes et méprisantes. J’étais récompensé à coups de pieds, Elles s’en donnaient toutes à cœur joie ! Donc, j’étais inquiet et je l’avoue excité et impatient, je suis incorrigible !

_ « Va ouvrir ! Nous avons de la visite. Tache d’être correct et obéissant. » ordonna t’Elle impérieusement. J’ouvris la porte, une migraine naissante battant à mes tempes. C’était son amie Anaïs accompagnée d’une jeune fille très jolie, encore adolescente. On aurait dit un ange. Anaïs était une grande femme brune, la quarantaine épanouie et généreuse, aux seins lourds, portant de très longs cheveux (la coiffer était une « galère », je l’appris un jour à mes dépends…), ses yeux très bleus étaient troublants. Vêtue d’un tailleur noir classique avec jupe assez courte, ses jambes étaient gainées de soie noire, elle portait des bottes noires à long talon carré qui se terminaient sous le genou.

Stagiaire du quarante huitième jour, je connaissais le protocole et fut prompt à baisser les yeux et m’agenouiller            pendant qu’Elles me frôlaient en pénétrant dans l’entrée. La jeune fille était très belle, elle portait un jean serré et un blouson de cuir noir. Elle était blonde comme un champ de blé à midi, les yeux verts, les pommettes hautes, un port de tête aristocratique et altier, une vraie Princesse ! A ses pieds, des bottines noires à talons pointus étaient comme une promesse humiliante et agréable.

Elles passèrent devant moi en m’ignorant, je ne comptais pas plus que le porte parapluie qui était mon compagnon du moment. En effet, elles m’oublièrent un bon quart d’heure, j’étais toujours dans l’entrée dans cette position ridicule et humiliante, en attendant patiemment la suite des évènements, et me disant qu’Elles allaient bientôt avoir soif : n’étais-je pas devenu officiellement un employé de maison appointé, logé et nourri ? J’allais donc bientôt être sollicité pour servir. Installées au salon bleu, elles riaient beaucoup, bavardaient, on se serait cru dans une volière, Elles parlaient à haut débit sonore comme seules certaines femmes dominantes savent le faire. A un moment, elles parlèrent de moi, Madame expliquant à la plus jeune mon rôle dans la maison, c’était plutôt dégradant pour moi…mais il faut bien assumer sa condition et dépasser cette honte que j’avais encore trop souvent en moi, comme quoi subsistait encore dans mon inconscient des traces de mon existence de mâle. J’appris que l’Ange se prénommait Inès, qu’elle était la nièce d’Anaïs, qu’elle avait dix huit ans et déjà à l’université, Elle étudiait les langues orientales, très « branchée » par les arts martiaux traditionnels de l’extrême- orient , qu’Elle pratiquait avec passion.

Cavalièrement, Anaïs qui me connaissait déjà m’interpella :

_ « Carpette ! Viens ici avec nous ! ».

_ « Autant qu’il serve à quelque chose, après tout, je le paye ! » déclara Madame, puis Elle me siffla tout en bougeant une clochette, je me relevais pour obéir tout en trouvant la situation un peu désagréable bien qu’excitante, je dois l’avouer. Je me mis à genoux devant Elles, à côté de la petite table ronde, encadré de jambes et de pieds. Anaïs, les jambes croisées, balançait son pied botté devant mon visage. Elle finit par me caresser la joue de la pointe de sa botte, comme on le ferait à un animal familier, Son autre pied se glissa entre mes jambes et me caressa par de longs mouvements de « va et vient » qui me rendirent fou, cela l’amusa et elle colla sa semelle sur ma bouche.

_ « Sers nous le Champagne et reviens aux pieds ! ». L’ordre claqua, Mme avait parlé et je me mis à l’œuvre, gêné par une érection épouvantable, impossible à dissimuler avec ce pantalon moulant qu’Elle m’avait imposé de porter pendant les services.

J’avais soif, faim, j’avais mal partout, et j’étais humilié de la présence des deux visiteuses. Inès n’avait-elle pas l’âge d’être ma fille ? D’ailleurs, lorsque selon l’usage, je m’agenouillais, les yeux baissés, pour lui présenter Sa coupe, je fut surpris par l’expression hautaine que portait ses traits lorsqu’elle me regardait, du haut ,de sa jeunesse dorée, me dominant de sa beauté blonde et parfaite. Elle se savait Divine et ne me considérait pas plus qu’un chien d’appartement. Pour la première fois, Elle était en relation directe avec un esclave, cela lui convenait bien, lui donnait des idées, c’était stimulant pour Elle.

_ « Fais donc connaissance avec Mademoiselle Inès, souhaite lui la bienvenue ici comme le ferait un bon chien ! Allez ! Active toi ! ».

Ainsi parlait Madame…

 Anaïs gloussa en tirant sur sa cigarette, Inès –l’Ange- se renversa en arrière dans le fauteuil, s’étira comme une chatte (ou une panthère !), et tendit vers moi Ses deux pieds chaussés de cuir noir, elle portait de jolies bottines avec un haut talon assez pointu et inquiétant. Elles étaient poussiéreuses, mais ce n’était rien par rapport à ce que j’avais du faire ce matin ! A la fois honteux et excité d’être prosterné aux pieds d’une gamine, je me remis à plat ventre et commença mon œuvre de nettoyage. Je léchais le cuir, il était un peu amer, sans doute le cirage. Pendant que je m’occupais de son pied droit, elle frottait la semelle de son pied gauche sur mon dos et mes fesses. Elle semblait avoir fait cela toute sa vie, c’était une dominatrice-née. « Homme-orchestre », j’étais à la fois « lèche-bottes » et paillasson. Ma dignité humaine était cette fois définitivement morte, il fallait capituler, accepter tout sans état d’âme, ne pas se  plaindre, couper « l’ego »…j’étais un esclave et ma vie, capitulation totale, était de vivre aux pieds de Mme et de Ses consœurs en gynarchie.

Elle cambra la cheville et inspecta mon travail : les deux bottines resplendissaient, encore humides de ma salive. Satisfaite, elle frotta son pied gauche de nombreuses fois contre mon visage et ma poitrine, afin de lustrer Sa bottine, m’expliqua t’elle, très pédagogue. Pendant ce temps, Son talon droit me vrillait le dos de la main. La position était douloureuse et humiliante. J’entendis Anaïs et Madame faisant des commentaires amusés sur le spectacle que l’on offrait. Elles firent même des photos destinées au site Internet de leur association, mon anonymat n’étant même pas respecté. Inès resplendissait, dominante : j’étais un ver à ses pieds. J’étais depuis ce matin beaucoup mis à contribution, j’avais été frappé, piétiné, affamé, humilié, assoiffé, et j’étais de plus dans un état permanent d’érection qui commençait à être douloureux. Mais éjaculer, si j’y avais souvent droit, c’était seulement sur Son ordre. Elle contrôlait et dirigeait  tout, même mes orgasmes. De ce fait, ma sexualité était en mutation, Elle s’améliorait avait décrété la Reine, experte dans mon contrôle sexuel et m’utisant comme bon lui semblait.

La bottine étant maintenant ressuscitée et comme neuve, il y eut un changement de pieds, ainsi c’est mon autre main qui fut maintenue clouée au sol sous le poids de son talon pointu.

Lorsqu’elle jugea le travail achevé, de la pointe de sa bottine, elle me donna un petit coup amical sous le menton.

_ « Relève-toi ! » ordonna t’elle.

J’entrepris péniblement de me mettre debout lorsqu’une paire de gifles me fit retourner immédiatement au sol. Mes joues me cuisaient.

_ « Pas comme ça ! A genoux ! » cria t’elle, née pour ordonner.

_ « Dis lui que nous avons soif. » dit Mme à l’Ange.

_ « Que la fête commence ! » dit Anaïs en me donnant un coup de bottes dans les fesses comme pour jouer. Elles rirent toutes trois aux éclats en me voyant m’affairer vers le bar. Je leur servi plusieurs fois du Champagne, deux bouteilles furent ainsi liquidées, elles étaient maintenant très en forme. A l’occasion de l’un des services, je devins paillasson sous les bottes d’Anaïs qui frotta longuement ses semelles sur mon visage et ma poitrine. Mes vêtements furent très vite maculés, ce qui occasionna la colère de Mme puisqu’Elle exigea que je me mette entièrement nu. Mon hésitation à obéir ne dura pourtant qu’une dizaine de secondes : ce fut trop pour Mme qui me donna un fort coup de pied dans les côtes avec ses escarpins au bout effilé.

Complètement nu aux pieds de ces femmes sophistiquées, capricieuses et cruelles, je me suis senti d’un coup très vulnérable, couché dans une position servile, offerte et soumise. J’avais peur d’avoir mal. Mme Anaïs (elle avait exigé cette appellation) en profita pour me piétiner de plus belle, et la vue de ma virilité en érection lui fit perdre un peu « les pédales », à en juger à la pression exercée  par ses pieds bottés sur mon corps : j’étais cloué au sol sous ses semelles…et j’aimais ça. Je nageais dans la débauche du sous espace, le corps plein d’endorphines, je planais, nageais dans ma soumission si rassurante, par moments…

_ « Tu aimes ? » questionna t’elle, amusée, mais c’était une fausse question….

Ayant sa semelle sur la bouche, je ne pus répondre. L’autre pied écrasait mon sexe érigé.

_ « Bien sûr qu’il aime, il est né pour ça. Si tu veux, je te le prête un moment. » proposa gentiment Mme à sa brune et plantureuse amie.

_ « Pendant le repas il s’occupera de mes bottes, j’exige qu’elles soient impeccables ! Ensuite : mes pieds ! J’ai marché toute  la journée, ils sont chauds et douloureux, sans doute un peu moites, je n’ai pas eu le temps de prendre une douche. Il va les choyer, les dorloter, les nettoyer… avec sa langue d’esclave ! ».

La piquante anecdote les amusa… Elles m’oublièrent un moment, je n’étais qu’une carpette immobile, j’avais mal partout, et dans la bouche les goûts mêlés du sang, du cirage, du cuir.

Elles décidèrent de passer bientôt à table et m’autorisèrent à mettre des habits propres pour le service, je préférais cela, servir nu m’était encore à l’époque très difficile. J’eu droit également à un grand verre de jus d’orange dans lequel la plus jeune cracha, espiègle…

A l’instar des dominatrices de l’Antiquité, Mme aimait entourer ses repas d’un certain cérémonial dans lequel mon rôle et ma place étaient déterminés. Je cuisinais et  je servais à table; entre les plats, j’étais agenouillé au pied de sa chaise ou allongé sous la table, mon corps servant de coussin sous ses pieds, nus ou chaussés. Les jours de grâce, je dînais face à Elle, me contentant de servir et de desservir les plats. Je finissais quand même généralement le repas sous la table pour m’occuper de ses pieds, ou, pour mon dessert, Elle exigeait souvent un très long cunnilingus.

Ce soir, je compris très vite qu’il fallait que je dresse la table pour trois. De plus, ce repas ayant été improvisé, je me demandais quels reliefs elles me laisseraient pour me nourrir : j’étais affamé car à jeun depuis 24 heures !

Elles s’installèrent comme des reines, les nombreuses bougies que j’avais allumé éclairant leurs charmants visages de femmes. Avec le foie gras de canard accompagné de toasts grillés, je leur servis un Gewurztraminer « vendanges tardives » d’un excellent millésime. Elles ne se refusaient rien et commençaient à être un peu ivres. C’était inquiétant, j’avais perdu une dent sur pivot un soir comme aujourd’hui où le vin coulait à flot…

Je servis ensuite « à l’assiette » des gambas flambées à la Fine Champagne. Mme Anaïs, d’un index manucuré, me fit agenouiller au pied de sa chaise. De nouveau à genoux, les yeux rampant à ses pieds, mon horizon se limitait à deux bottes noires, d’un cuir luxueux, rehaussées de talons à bouts carrés. Le fumet des gambas me fit défaillir, j’étais presque en état d’hypoglycémie, nauséeux, tellement j’avais faim. Généreuse, elle me tendit du bout de ses doigts au vernis noir une tête de gambas, j’ai du lever très haut la tête, faire « le beau » comme un chien. Je parvins à calmer ma faim, car magnanimes, elles me donnèrent toutes et à tour de rôle les déchets de leur assiette. L’Ange me surnomma la poubelle de table, et j’eu droit à des têtes de gambas avec de la sauce, des queues, des morceaux de carapace, des miettes de foie gras, des croûtes de pain, des feuilles de salade. Mme Anaïs fit un mélange dans son assiette, cracha dedans pour l’assaisonnement (éclats de rire !), et la déposa telle une écuelle à ses pieds, sous la table. Malgré ma répulsion de départ, j’avalais tout rapidement et je fus vite rassasié.

Un coup de pied (familier) en pleine figure me rappela à mon service : je reconnus l’escarpin de Mme…la voix de son maître…

_ « La suite ! » ordonna t’Elle.

J’émergeais de sous la table, plutôt honteux, elles riaient de moi, m’interpellaient, usaient de sobriquets humiliants : lèche-bottes, poubelle, carpette, paillasson, toutou, chien-chien… et j’en oublie. Elles semblaient plutôt « allumées », ce qui pouvait faire craindre le pire !

 En cuisine, je bus discrètement et d’un trait un grand verre de Porto, elles ne me regardaient pas. Il faut savoir prendre des risques pour survivre…

Je servis ensuite le rôti de veau aux cèpes, j’étais tranquille quant à mes capacités de cuisinier qu’Elle savait apprécier. C’était frustrant, c’est tout.

Mon destin immédiat échoua aux bottes de Mme Anaïs qui m’ordonna de les nettoyer avec la langue, y compris la semelle et les talons. J’étais là dans un domaine connu que je maîtrisais bien : n’était-elle pas la troisième personne à qui je rendais cet humiliant service aujourd’hui ? Ma langue était rodée et docile, et, malgré les quotidiens bains de bouche que Mme m’imposait, très « à cheval » sur l’hygiène, celle-ci demeurait foncée, comme déjà des stigmates au bout de 48 jours. La crasse était incrustée dans ma langue comme un tatouage, j’étais marqué par mon asservissement.

La clochette de Mme exigea le dessert. Mme Anaïs examina ses bottes, sourit, et me dit : « Va servir, et tu reviens à la même place. », et de me donner le signal  de cette courte escapade en me donnant un petit coup de pied dans le ventre. Au passage, je pris un coup de pied dans les fesses de la part de l’Ange qui s’amusait bien et profitait de la soirée sans état d’âme. Emergeant de sous la table, elle essuya ses doigts tachés de sauce sur mes cheveux, me les fit lécher un par un, certains étaient chargés de bagues ornées de pierres scintillantes.

Je desservis la table et apporta des profiteroles au chocolat. D’un claquement de doigts, Mme Anaïs me fit retourner à ma place. Je dus lui ôter ses bottes et m’allongea sur le dos ; elle posa ses deux pieds sur mon visage avec beaucoup d’insistance, m’empêchant presque de respirer. La soie des jolis bas noirs était en effet humide de transpiration. Elle frotta longuement ses pieds sur mon nez, mes lèvres, mes joues. En vis à vis, Melle Inès, appuyait les talons de ses bottines sur mon bas ventre. Madame seule ne me touchait pas, Elle m’ignorait de manière ostentatoire et j’en souffrais. Anais dégrafa ses porte-jarretelles et fit glisser les bas soyeux jusqu’aux genoux ; et d’un coup de pied dans les côtes me signifia que je devais achever l’intime et sacré dévoilement. Ses pieds nus entrèrent en scène, ils étaient charnus, raffinés, bronzés, et les orteils aux ongles vernis de noir étaient adorables et diaboliques. Elle riva son pied droit sur ma verge en éveil, le gauche nonchalamment écrasa mon nez et mes lèvres, en propriétaire. Le pied était humide mais l’odeur musquée et le goût poivré étaient plutôt agréables, de toute façon, on ne me demandait pas mon avis…j’étais fait pour ça.

Durant trente longues minutes, ma langue asservie passa un grand nombre de fois entre chaque orteil, sur les talons, les chevilles, les plantes.

Je l’entendis complimenter Mme sur ses talents de dresseuse, ce qui ne pouvait qu’être bénéfique à ma cote de popularité auprès de Mme. C’est ainsi que Mme Anaïs me réserva pour un week- end de Pentecôte sur la riviera Italienne, du côté des cinque terre où elle possédait une très belle villa. Elle me prendrait comme valet, mais comptait surtout m’offrir pour trois jours à sa nièce Inès à l’occasion de ses dix huit ans…j’appréhendais…

Quant à l’Ange, elle se croyait déjà à la Pentecôte et m’écrasait la poitrine de ses pieds si gentiment chaussés.

L’excitation montait, due au mélange des vins, de plus, elles sniffaient des  pooppers , et elles étaient prises de fou rire en parlant de moi. Maintenant, six pieds me maintenaient au sol, certains chaussés, d’autres nus. Paradoxalement, je réussis à m’endormir un moment, très éprouvé par cette journée. Lorsque je m’éveilla, j’étais seul sous la table, elles se préparaient pour le départ. Mme racontait à ses deux complices mes « écarts » du matin et demanda à Melle Inès de m’administrer les quatre coups de cravache.

_ « Autant qu’il s’habitue à toi puisque je te le prête. » pensa t’Elle tout haut.

L’Ange me siffla comme on appelle un chien, et lorsque je sortis de sous la table, elle était debout, les jambes un peu écartées, cravache à la main, l’index impérieux pointant le sol, à ses pieds. Elle souriait, inaccessible et déjà cruelle Déesse de pas même dix huit ans !

_ « Viens aux pieds, à quatre pattes, inutile de te relever. Mets toi torse nu, et mets les mains au sol ! ».

Les ordres fusaient de la haut, moi, je m’exécutais en la rejoignant sur quatre pattes, objet de trois regards, et je touchais le fond de l’abjection. Elle emprisonna ma tête entre ses deux jambes et je reçus le premier coup sur le côté. Avec un léger temps de retard, la douleur s’irradia dans mon dos, cuisante. Je serrais les dents, n’étant pas très résistant aux coups. Les deuxième et troisièmes  coups de cravache furent presque simultanés, je les reçus sur le dos. Desserrant son étreinte, elle libéra ma tête que j’eu le malheur de relever, croisant par mégarde son regard altier : en réponse à cette insolence, le quatrième coup zébra ma joue. Je ne serais sans doute pas « montrable » durant plusieurs jours, cela me brûlait, j’avais très mal, je me sentais humilié, je me sentais victime d’injustice, mes yeux étaient embués de larmes, et j’avais l’impression qu’elle ne voulait pas s’arrêter là ! En prime, me contournant, elle me donna un fort coup du plat du pied dans le dos qui me déséquilibra puisque je me retrouva à plat ventre, encadré de pieds et de jambes. Tournant autour de moi comme une prédatrice, elle posa sa semelle de bottine sur ma joue meurtrie, appuya fortement, et tourna son pied comme pour écraser une cigarette. Malgré moi, un gémissement m’échappa, tant la douleur était insupportable. Elles rirent en déplorant mon manque de résistance.

_ « Ca viendra ! En attendant, je pense que maintenant il sera ponctuel ! » annonça l’Ange en retirant son pied, ce qui allégea ma torture. Les adieux s’éternisaient dans l’entrée, elles évoquèrent les trois jours en Italie où je serai à la merci de la cruelle et hautaine Inès. Inscrite à un stage intensif de tennis, elle comptait m’utiliser comme « esclave de pieds » en dehors de ses entraînements. Elle voulait aussi m’emmener « en boite » le soir pour que ses petites bourgeoises de copines effrontées me voient, et m’utilisent…charmant programme !

J’ai rechaussé Mme Anaïs, satisfaite de l’état nouveau de ses bottes puisqu’elle me caressa la tête d’une main gantée de chevreau, et me l’offrit à baiser, souveraine.

A genoux dans l’entrée, je me retrouva seul avec Mme qui ne s’occupa pas de moi et me délaissa comme un meuble. Elle visionna une émission culturelle sur le câble qui dura bien une heure, mes genoux me faisaient mal, j’avais des fourmis dans les jambes, et je pensais à ce temps perdu alors que je pourrais nettoyer, ranger, faire la vaisselle, et enfin mettre un terme à cette journée. De plus, il y avait cette punition en suspens, Elle n’en parlait plus, cela m’arrangeait que cela soit remis à plus tard, j’étais dans un sale état. Ma joue et mon dos portaient la marque infamante des esclaves fouettés, mon nez était enflé, ma lèvre fendue, et pas moins d’une vingtaine de petites figures géométriques constellaient ma poitrine, mon dos, mon ventre : des petits cercles, des carrés, des rectangles…géométrie délirante de ma vénération, arabesques géométriques de la carpette.

_ « Je suis fatiguée, tu débarrasses, tu fais la vaisselle, et tu me rejoins la haut pour un massage de pieds. Tu dormiras au bout de mon lit. Demain, tu te lèveras à six heures pour faire le ménage et laver mon petit linge. Tu me réveilleras à dix heures, tu sais comment. .

Cette perspective était plaisante : j’étais assuré d’un minimum de cinq heures de sommeil en compagnie de ses pieds nus. Mon visage se refléta dans la glace de l’entrée, il était enflé et ma joue, zébrée de rouge, porterait toujours cette trace d’infamie…la « blondinette » avait été un peu loin…et ce n’était pas à elle qu’il fallait raconter des histoires de blondes !

Pendant mes taches ménagères, j’en profita pour manger leurs croûtes de fromage avec un peu de pain : elles n’avaient rien laissé d’autre. Ensuite, je montais à l’étage pour la rejoindre dans sa chambre un peu alcôve, au lit immense et protégé des regards par un rideau vaporeux. Elle était allongée, écoutant un long solo de trompette de je ne sais quel musicien, seul un pied nu dépassait, comme une invite, ou plutôt comme un ordre. J’y déposa un long baiser passionné qui la fit gémir de contentement. Je lui lécha longuement les pieds, puis, de façon non verbale (le langage des pieds !), Elle me fit comprendre que je devais prendre place au bout du lit. Selon l’usage, je me suis déshabillé, puis m’allongea sur le dos. Seule ma tête dépassait de la couette afin de respirer.

Elle posa un pied glacé en travers de mon visage, emprisonna mon nez de ses orteils, l’autre atterrit sur ma verge en délire, faisant de longs « va et vient » qui me rendirent fou, mais j’avais intérêt à me contrôler ! La frustration était terrible mais la fatigue l’emporta, ainsi je ne pris pas le risque de me masturber à son insu.

Je m’endormis, sombrai comme un plomb…en route vers l’inconnu du lendemain…et la punition, comme une perspective Damocléenne…

(à suivre)

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